Le premier trimestre de l’année scolaire s’achève ici dans quelques jours…
Le 28 mars, les écoles ferment leurs portes pour trois semaines.
Et, comme tous les ans, de la fin mars à la mi-avril, le Rwanda s’apprête à vivre une période intense de transition…
Avec l’arrivée de la grande saison des pluies, début avril, commence aussi, dans tout le pays, une période complexe, de réflexion et de dialogue, pendant laquelle le Rwanda se recueille, se rassemble, prie et commémore le souvenir tragique du génocide, perpétré en 1994, au cours duquel plus de 800 000 hommes, femmes et enfants ont péri.
Une semaine nationale de deuil est proclamée chaque année. En 2013, elle aura lieu du 7 au 14 avril. Partout dans le pays, des réunions, des regroupements sont prévus avec des survivants et des témoins du génocide.
Je reviendrai le mois prochain sur ce douloureux devoir de mémoire – et sur la façon dont les événements (et les sentiments exprimés par la population) auront été gérés par les autorités.
D’ici là, retour au quotidien, et au présent…
Changeons de décor, et partons une nouvelle fois explorer les chemins du district…
Voici une galerie de portraits, et quelques réflexions inspirées par les rencontres et les conversations des dernières semaines…
Lors d’une promenade effectuée il y a quelques jours dans les collines qui surplombent Nyagaytare, j’ai rencontré, en l’espace de vingt minutes, quatre jeunes rwandais aux perspectives d’avenir bien différentes!…
Première rencontre, à dix minutes de marche de la maison: trois bergers, souriants, devant leur troupeau.
Blagueurs, aimables, polis, parlant quelques mots d’anglais…
Que leur réserve l’avenir?
Aucun des trois n’a terminé l’école secondaire…
Quelques minutes plus tard, sur le chemin de Burumba, je croise Emmanuel, 24 ans.
Scénario complètement différent…
Originaire du district de Ngoma (dans le sud-est, près la frontière tanzanienne), Emmanuel, comme la grande majorité des étudiants rwandais, a dû communiquer au gouvernement à la fin de l’école secondaire, son désir de poursuivre à l’université des études d’ingénieur. Il a également dû préciser aux autorités quels étaient ses trois premiers choix d’universités.
Une fois les renseignements fournis et ses préférences exprimées, Emmanuel a dû attendre le verdict du gouvernement. On lui a octroyé son troisième choix d’établissement – L’École polytechnique de Nyagatare – mais il peut étudier ici dans le domaine qu’il a choisi: le génie civil.
Plusieurs de ses camarades n’ont pas eu la même chance. Ils ont obtenu une place dans une université lointaine, peu connue, ou ont été admis dans un programme d’études pour lequel ils n’ont aucune affinité. École vétérinaire ou comptabilité, alors qu’ils se destinaient au droit ou à la médecine. S’ils refusent la place offerte par le gouvernement, leur seule option est de s’inscrire dans une université privée. Et très peu en ont les moyens.
Emmanuel, lui, est heureux et confiant de pouvoir décrocher un emploi à la fin de ses études. En attendant, il reçoit tous les mois du gouvernement une aide financière de 25 000 FRW ($40), ce qui lui permet de payer son loyer (6000 FRW/$10) et de vivre, modestement.
Son budget est d’environ 630 FRW, par jour ($1).
Une fois ses études terminées, Emmanuel devra rembourser au gouvernement une partie de cette aide financière.

Sur la route du secteur de Karama… Le regard des cyclistes en dit long… Chaque régime de bananes pèse environ 20 kgs…
Surprise du côté de mes collègues coopérants en poste au Rwanda… Quatre des 24 coopérants bénévoles arrivés avec moi à Kigali, le 1er septembre, sont partis récemment, bien avant la fin de leur contrat…
Le temps a fait son oeuvre…
Un couple canadien (de la Saskatchewan) et leurs deux enfants, nous ont quittés le mois dernier dans des circonstances inhabituelles… Scolarisation difficile des enfants, évacuation de la famille, en poste à Gisenyi, en novembre, mal gérée… « Enough is enough », ont-ils écrit dans un bref message pour expliquer leur départ prématuré.
Deux autres coopérants, anglais ceux-là, un tout jeune homme, dans la vingtaine, basé dans le sud du pays, et une femme d’âge mûr, en poste près de Kigali sont également partis, en janvier et en février… Difficultés d’adaptation, isolement, problèmes de communication …
Ce n’est pas tous les jours facile d’être un coopérant bénévole au Rwanda!…
Côté travail, heureux rebondissement ce mois-ci. Après avoir offert un atelier sur la gestion scolaire, plutôt bien reçu, et qui a réuni le 28 février plus de 60 participants dans une école du district, on m’a demandé d’animer le 13 mars le même atelier dans le district de Kayonza, situé à 70 kilomètres au sud de Nyagayare.
J’ai bien sûr accepté, et ai travaillé là-bas avec plus de 35 directeurs d’école et responsables du district. J’ai pu apprécier la grande différence de culture qui existe entre les districts. Et constater, une fois de plus, que la majorité des participants s’exprimait bien plus facilement en français qu’en anglais…
Je profite des quelques jours de congé entre la fin des classes et le début officiel des journées de deuil pour partir quelques jours… d’abord à Kibuye, où je retourne chaque fois avec plaisir… puis dans la région de Cyangugu, ville située à la pointe sud du lac Kivu.
Cyangugu est aussi un poste frontière entre le Rwanda et… Bukavu en République démocratique du Congo.
Retour à Nyagatare le 5 ou le 6 avril.
Bon début de printemps à tous!
Merci de continuer à partager tes observations, Max.
Nous sommes fiers de ta détermination et ton engagement dans ce projet….. And hang in there!
Ben
Merci, Ben! C’est vrai que, quelquefois, je compte les jours… mais je sais aussi qu’une fois rentré je vais très vite regretter la gentillesse et la douceur du Rwanda….
Dear Max,
May strength, health, fortitude and joy in your own learning lead you continually forward.
Merci, BRSIC!!!! As-tu hâte de retrouver le doux climat de la Colombie-Britannique après le froid et la neige de Calgary?…
Hi Max,
Thanks for posting all the beautiful people and pictures of places you visit, while doing volunteer work in Africa. We truly enjoy the lovely posts. You take care and God Bless you always,
Julie and Greg
Thank you, Julie and Greg! It’s good as always to hear from you! Did you enjoy your holiday in Thailand? I am looking forward to visiting again, in the next couple of years, the area around Krabi and, if time allows, the province of Mae Hong Son, in the north-east. I hope you are both well and healthy. See you soon!
Hi Max,
It’s 5 degrees Celsius in Calgary and we may get some new snowfall…
You are a brave soul, Max. Keep up the good work with the communities! We have enjoyed looking at your pictures. We are doing fine here and in good health. Signs of spring include the magpies who are moving their nest over to a different spruce tree…Henry saw a robin…There are also blue jays flitting about.
You have seen marabouts and hummingbirds. What other kinds of birds have you seen in your daily life? May 9th I will be planting beets, potatoes, swiss chard, lettuce, and hopefully cabbage. I still bake my own bread and hot cross buns. Happy Easter!
Take care and come visit soon.
Hi Joan and Henry,
Thank you so much for writing!… I hope you are both well… I don’t know who has the bravest soul… You guys in Calgary enduring year after year minus 20 weather, for several months, with wind, hale and storms… or us volunteers, enjoying (most days) glorious sunshine and having an amazing cultural and professional experience… and we do get paid (a little bit) for this… Enjoy Spring, Happy Easter as well, and thank you for keeping an eye on Ken and Pat!
Dear Max,
Your Dad would have been so proud of you sharing your teaching and administration expertise in Rwanda, as he did with medicine in other French speaking countries in Africa. A great example for Phil and Paul and the next generation.
Merci, Nancy! Il est vrai que je pense souvent ici au travail et la vie de notre père en Afrique pendant toutes ces années… Affections aux enfants. Comment s’est déroulé le voyage de Phil en Inde?
Max, with every account you post as you make your way through your year in Rwanda I am impressed once again with the dedication and enthusiasm with which you approach life and the work that obviously brings so much reward. Que cela continue!
Merci, Ian, mais quel ton cérémonieux!… Relaxe, mec!! J’espère que ta jambe va mieux. Ai bien hâte de te revoir fin-août, début septembre. Amitiés à toute la famille.
Quand on a beaucoup de temps à réfléchir, on devient peut-être plus sérieux…
Meilleurs voeux de bon anniversaire, Ian!