Coup de téléphone inattendu, il y a quelques jours, de notre DEO (District Education Officer), Martin.
Sommes-nous intéressés à participer, avec les employés du district, à une excursion au Parc national de l’Akagera?
Bien sûr!
Le parc Akagera est l’une des principales attractions touristiques du Rwanda!
Créé en 1934 par l’administration coloniale belge, l’Akagera est un immense refuge pour les animaux sauvages. Le parc connaît, malheureusement, depuis plusieurs années, des moments difficiles. Manque de touristes… braconneurs… exode important d’animaux vers la Tanzanie, toute proche.
De plus, afin d’accommoder et de donner un lopin de terre aux milliers de réfugiés qui rentrent au pays après la période du génocide, le parc a été, en 1997, amputé d’environ deux-tiers de sa superficie.
Il occupe aujourd’hui un espace protégé de 1085 kms carrés, situé à l’ouest de la rivière Akagera qui marque la frontière entre le Rwanda et la Tanzanie.
De Nyagatare, il faut deux heures environ pour arriver à la porte principale du parc située dans le district de Kayonza (Province de l’est).

À deux heures de route au sud, dans le district de Kayonza… Le paysage et l’atmosphère ne sont plus les mêmes qu’à Nyagatare…
L’excursion, organisée par les dirigeants du district, a pour but de souder le personnel et l’équipe de cadres qui gravite autour du maire.
Bien que techniquement ouverte à tous, le prix de l’excursion (20 000 FRW, environ $32) est prohibitif pour la grande majorité des 300 employés du district. C’est dommage!
Vendredi matin, répartis dans deux véhicules, nous sommes 46 à participer à l’aventure.
Je me retrouve dans le bus où est aussi présent le maire. Il vient nous saluer, très cordialement. Mais, préoccupé par les affaires du district, il passera une grande partie de la journée accroché à son téléphone portable…

Arrivée du groupe à l’entrée du parc. Chaque visiteur doit descendre de son véhicule et signer un registre au bureau des gardes
L’atmosphère, à bord des bus, est joyeuse et bon enfant. Plusieurs participants entonnent, en kinyarwanda, des chansons, des refrains, vite repris par l’ensemble du groupe.
On rit, on discute, on plaisante. L’objectif de l’excursion est très vite atteint… et je suis heureux de me retrouver, au milieu de mes collègues, dans un safari « à la rwandaise », loin du clinquant et des colonnes de land-rovers des safaris d’Arusha…

Premier arrêt au bord du lac Ihema… où quelques rares pêcheurs ont l’autorisation de lancer leurs filets…
Il nous faudra six heures pour parcourir les 55 kilomètres de la piste qui relie la porte sud du parc (Akagera Lodge) à celle du nord (Nyungwe Gate).
Nous avons droit, pendant tout le trajet, aux caprices de la météo: brouillard, pluie, ciel couvert, vent, grand soleil… Le paysage, lui, beau temps, mauvais temps, à une altitude moyenne de 1500 mètres, est magnifique…
La plupart des animaux sont regroupés dans la partie nord du parc, plus dégagée.
La cohabitation de tous ces animaux sauvages avec la population paysanne, installée à proximité du parc, cause bien des tensions. Malgré les clôtures, les barrières, de nombreux animaux franchissent régulièrement les frontières du parc et vont saccager les cultures et les terrains exploités par les paysans.
Les éleveurs craignent aussi pour leurs troupeaux. Certains matins, ils retrouvent dans les champs les corps éventrés de leurs vaches ou de leurs chèvres. La situation est tendue.
Les paysans à leur tour n’hésitent pas à riposter et contre-attaquent en empoisonnant parfois les animaux les plus dangeureux. Ainsi, on ne retrouve pratiquement plus de lions, ni de hyènes, dans la région de l’Akagera.
C’est dans ce contexte que nous avons pu ainsi admirer, parfois de loin…
Nous avons aussi vu des sangliers, des antilopes… et même des éléphants, malheureusement cachés dans la forêt…
Mais c’est déjà le moment de rentrer!…
En six heures de route, sur les sentiers du parc, splendides, nous avons croisé, en tout et pour tout… deux autres véhicules de touristes!
Et c’est là un des principaux défis du parc de l’Akagera: le manque de revenus et de publicité (généré par les visiteurs) dû en partie au nombre de plus en plus restreint de touristes qui décident de se déplacer et de visiter le parc.
L’Akagera a un potentiel énorme. Il a aussi besoin, selon moi, d’une administration dynamique et visionaire qui saura mieux mettre en valeur les ressources du parc, harmoniser son environnement, et partager avec le grand public la riche histoire de l’Akagera.
Sinon, combien de temps le parc pourra-t-il survivre?
Magifique ton article On est tous les deux dans des parc nationaux Je lis ton article assis sur la terrasse du Arenal observatory Lodge Pour une fois le volcan Arenal est visible jusqu’au sommet. Une rareté. Superbe
Merci de partager tes observations, Alix.
Comment se déroule le voyage au Costa-Rica? Je ne connais pas du tout le pays. Allez-vous aussi visiter la côte du Pacifique et celle de la mer des Caraïbes?
Quelle belle journée! C’est magnifique de voir les animaux au milieu des grands espaces, même si on sait qu’ils sont cernés de barrières lointaines. J’espère que les doyens du parc auront la force de lutter contre le fléau du braconnage qui vise à éecolter toutes les défenses d’éléphants sur le continent pour les vendre en Asie. Je me souviens en Afrique du Sud en 2006 on a vu dans le parc Hluhluwe Umfolozi une colline entièrement couverte d’un troupeau d’au moins 80 éléphants. C’était incroyable – mais qui sait si cela peut durer?
Bonjour Ian,
Je suis tout à fait d’accord avec ton commentaire sur le traffic illégal des défenses d’éléphants. J’ai aussi lu des articles récemment sur ce commerce en plein boom, malgré toutes les interdictions…
Quelle est la situation au Rwanda? Difficile à dire. Il ne reste plus beaucoup d’éléphants dans le parc Akagera… mais en Tanzanie, juste à côté, je crois que les braconneurs ne chôment pas…
Pour l’Afrique du Sud, j’aimerais vraiment pouvoir y aller! Cela a dû être incroyable de visiter ce parc Hluhluwe Umfolozi (est-ce que c’est un nom zulu, et qu’est ce que le nom signifie)?
Une belle expérience, Max !
Ben
Merci, Ben!… et Bon Anniversaire!…
Superbe de voir leurs efforts après toute l’histoire du Rwanda. Les problèmes de pertes d’espèces semblent d’etre universels partout en Afrique, et dans le monde entier. Merci, Max, de nous encourager avec leur succès.
Merci, Nancy. C’est vrai qu’avec tous les autres défis que connaît le Rwanda, ce n’est pas facile de gérer un parc national de cette ampleur…J’ai parfois l’impression que la taille du parc va être encore réduite bientôt afin d’octroyer des terres supplémentaires à la population… La croissance démographique du Rwanda est phénoménale…
Bonjour Max,
Est-ce que les élèves ont l’occasion d’aller à ce parc pour faire les études sur l’habitat des animaux et la géographie de leur région? Comment est le programme de sciences-sciences humaines au Rwanda?
Bonjour BB,
Certaines écoles organisent probablement des visites au parc…. Les écoles privées, sûrement, très populaires au Rwanda…
Pour ce qui est du programme d’études, voir le lien ci-dessous, pour le primaire… Pour le secondaire, le même lien, et cliquer sur curriculum, à gauche:
http://www.ncdc.gov.rw/primary.html